DE HENRI III. [i586]                             3l3
Le lundy 16 juin, le Roy vint en sa cour de parle­ment tenir son lit de justice, et fit publier en sa pré­sence vingt - sept edits bursaux par son chancelier, [qu'il avoit long - tems auparavant envoyé en ladite cour;] lesquels la cour avoit toujours différé d'homo­loguer, à cause de la nécessité du pauvre peuple, le­quel en rejettoit toute la faute sur son Roy, encor que la vérité fût que c'étaient ceux de la Ligue qui étoient les inventeurs de ces vilains edits, ausquels ils avoient bonne part. Aussi furent-ils appelés les edits guisards.
Depuis Ie 18 de ce mois jusqu'au 12 juillet, les pro­cureurs de la cour et du châtelet s'abstinrent tous una­nimement [et comme par une commune communica­tion et intelligence] d'aller au parlement et auchatelet, ù cause de l'edit qui leur deffendoit de faire exercice de leur état, s'ils n'avoient pris de Sa Majesté ou de Scipion Sardini (0 qui en avoit le parti, lettres de confirmation, en payant cent ou deux cents écus de finance.
Le 2 5 juin, le Roy envoya le comte de Soissons (a), accompagné du sieur de Lansac et autres chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit, en la chambre des comptes, pour y faire publier l'edit des survivances ou succes­sions des offices vénaux, en finançant la moitié du
Touchet: Charles de Valois, duc d'Angoulème, fils naturel du roi Charles ix et de Marie Touchet, dame de Belleville, fille du lieu­tenant particulier d'Orléans, ll quitta l'ordre de Malte et le grand prieuré de France , et épousa Charlotte, fille aînée de Henri i, duc de Montmorency, qu'on verra connétable de France ; et fut père de Louis de Valois, duc d'Angoulème.
(0 Sardini: On le considérait comme le plus habile financier de cet)e époque. — (-) Le comte de Soissons : Louis de Bourbon-Soissoos.
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